Ce weekend, les journées du patrimoine permettent de découvrir de nombreux monuments, mais elles sont aussi le théâtre d’événements culturels divers.
Si vous aller visiter l’Hotel de Communauté d’Agglomération du Val de Fensch (10 rue de Wendel à Hayange), vous pouvez y découvrir une exposition : « Regards sur la Fensch, 100 photos d’hier à aujourd’hui ».
Six photographes, constitués en collectif avec l’Université Populaire de la Fensch, apportent leur pierre pour partager et faire vivre le patrimoine de notre vallée. Leur projet s’inscrit dans le temps long. Il a pour ambition de donner à voir et partager les mutations profondes de la vallée de la Fensch avec le plus grand nombre. Ils veulent un patrimoine vivant, ouvrant aux langues maternelles des femmes et des hommes de l’immigration et aux trésors immatériels, culturels, naturels et scientifiques, un patrimoine vivant qui suscite l’engouement des gens de la vallée !
Lien vers les journées du Patrimoine : agglo-valdefensch , spectacles-publications
« Regards sur la Fensch : 100 photos d’hier à aujourd’hui », l’exposition sera présentée au public pour la première fois à Hayange, le 16 septembre lors de la journée du patrimoine, dans les locaux de la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch où elle séjournera à demeure.
Les Photographes, dont deux membres du club photo GAPHE, sont :
- Sylvain Dessi, au point de rencontre de la mémoire et de la promesse
- Jean-Marc Rohmer, la sidérurgie vue de l’intérieur (photographe du club photo « GAPHE HAYANGE »)
- Pascal Kwiatkowski, le poète de la rouille (photographe du club photo « GAPHE HAYANGE »)
- Pierre Verny, le photographe des ruines et de la vie
- Christian Schu, l’ami des Hayangeois
- Marc Olenine, esthétique, éthique et politique
Le GAPHE réalisera un court métrage audiovisuel sur le même thème donnant vie aux 100 photos. Sa livraison sera faite avant la fin de l’année.
Site facebook regards sur la Fensch
Article sur les photographes : 100 PHOTOS POUR LA FENSCH
Voici l’article du Collectif « Regards sur la Fensch » – Présentation des photographes:
Sylvain DESSI, au point de rencontre de la mémoire et de la promesse
Fils d’immigré italien devenu Chef d’établissement, il est né au pays de Longwy, dans une cité ouvrière « coincée » entre la route et l’usine. Sa trajectoire personnelle, vouée à la transmission, s’est inexorablement tissée à la toile d’une histoire sociale en mouvement. Confronté brutalement à la grande crise sidérurgique dans le bassin en 1978, il a saisi son boîtier photographique pour fixer ce monde en disparition, arracher à l’anéantissement des mémoires les dernières coulées, les hauts fourneaux explosés, les ultimes soubresauts d’une classe ouvrière en butte avec son destin. L’acte photographique prenait soudainement la forme d’un engagement individuel singulier qui allait conjuguer passion et résistance à l’effacement. Arme dérisoire contre l’oubli, la photo devient « porteur » d’un passé célébrant l’âpreté de la lutte, la puissance des lieux et la volonté de vivre des femmes et des hommes. En se posant au point de « rencontre de la mémoire et de la promesse »*, le photographe passeur de mémoire met à disposition son travail comme contribution à la réflexion sur le futur de ces territoires lorrains à réinventer.
Sylvain est l’auteur de : « Complainte en sol mineur » en 1993 et « Rumeurs d’Usine » en 1998.
Jean-Marc ROHMER, la sidérurgie vue de l’intérieur (Jean-Marc est photographe du club photo « GAPHE HAYANGE »)
Photographe industriel et publicitaire, il fut le photographe officiel d’ARCELOR et de LORFONTE jusqu’en 2010 année de sa retraite. Il a acquis une reconnaissance internationale : Médaillé d’argent à la biennale Noir et Blanc de la F.I.A.P, de la Fédération Internationale de l’Art Photographique en 1997 à Shenzhen en Chine, équivalent de la Coupe du Monde qui regroupe 45 pays. Promu au titre Artiste de la fédération Internationale de l’Art photographique en 1986. Lauréat de la Coupe de France Noir et Blanc en 1988. Lauréat du prix Charlemagne en 1996, il a participé à de nombreux salons Internationaux : Esch/Alzette (Luxembourg) , Tokyo ( Japon), Do-Jao (Brésil), Edimbourg (Ecosse) , Zagreb(Yougoslavie) , Adana (Turquie) , Calcutta (Inde), Tequesta ( USA) , Sabah ( Malaisie)… et Nationaux : Grenoble, Riedisheim, Mâcon, Montargis, Doué-La-Fontaine, Paris, Foix, Orléans… De l’intérieur, il a été un témoin infatigable du chemin de la sidérurgie vers la modernité.
Pascal Kwiatkowski, le poète de la rouille (Pascal est photographe du club photo « GAPHE HAYANGE »)
Pascal Kwiatkowski a vécu de nombreuses années dans la vallée de la Fensch où il a enseigné. Son père était sidérurgiste. Depuis l’âge de 20 ans, il est passionné par la photographie et la poésie. Il a présenté dans la région de nombreuses expositions sur la sidérurgie, notre patrimoine ou la Nature.
Auteur de 12 livres photographiques et de 3 recueils de poésie. En 1997, il a réalisé son premier livre photographique: MOSELLE PAYSAGES & LUMIERES DE LORRAINE qui a obtenu le Prix des Conseils Généraux de la Région Lorraine, mention spéciale photographie. Il a réalisé les photographies de trois livres photographiques de référence dans le cadre du développement de l’intercommunalité: Le Pays de Cattenom, Le Val de Fensch et le Pays de l’Orne. Il est aussi l’auteur des photographies des livres de FLORANGE hier et d’aujourd’hui en 1999, de SEREMANGE-ERZANGE hier et aujourd’hui en 2004. En septembre 2017, il a réalisé un livre photographique « Sidérurgie Mémoire en lumière. » Avec son deuxième recueil de poésies Mémoire de Fer publié en 2006, il a obtenu le Grand Prix Wilfrid Lucas de la Société des Poètes et Artistes de France.
Pierre VERNY, le photographe des ruines et de la vie.
Originaire du Pas-de-Calais, il vit en Lorraine et séjourne régulièrement en Haute-Gironde. Depuis le milieu des années 1970, il a photographié le paysage industriel de la sidérurgie et des mines de fer de Lorraine ainsi que les événements – grèves, fermetures d’usines, etc. – liés à la crise de cette industrie. Ila constitué une mémoire extraordinaire des crises industrielles, des paysages de notre vallée et de ses habitants.
A 85 ans, Pierre Verny sort son premier livre imprimé. “De l’immobilité” présente une série de clichés pris au début des années 80 sur le site Usinor d’Uckange. Un état des lieux de l’ancien ouvrier devenu “photographe des ruines” comme il se qualifie dans un sourire doux amer. Une façon de se faire le témoin des traces du passé, industriel surtout. Ce qui l’intéresse, c’est le reportage, la série, qui permettent d’illustrer l’évolution des choses et le rapport au temps. Pas le beau, mais la réalité qu’il conserve depuis dans de grands cahiers. Une façon, pour ce progressiste, de conserver des fragments de vie.
Christian Schu, l’ami des Hayangeois
Christian SCHU est Photojournaliste et videographe, il vit et travaille à Saarlouis, en Allemagne. Depuis plus de 20 ans, il exerce la profession de photo-journaliste free-lance dans le Land de Sarre, franchissant régulièrement les frontières de la Lorraine et du Grand-Duché du Luxembourg. Il a ainsi collaboré avec de nombreux artistes et compagnies théâtrales en Lorraine et sur plusieurs tournages de « Singapour1939 productions » dans la vallée. En collaboration avec l’association Arsenic de Metz il a travaillé entre 2005 et 2008 sur le projet long terme d’exposition et livre « Lorraine, terre de spectacle », un état de lieux du spectacle vivant en Lorraine. Un autre livre photo a été réalisé avec la danseuse Sosana Marcelino de Nancy. Depuis, il participe sur plusieurs ouvrages d’histoire en Sarre. Il travaille comme photographe de théâtre et de plateau-cinéma avec plusieurs compagnies et artistes Lorrains. Depuis presque dix ans, il s’est également lancé dans la vidéo. En 2010 il réalise un premier court métrage/roman photo « Aime moi » tourné a Saarlouis avec des acteurs Lorrains. Apres un deuxième court « Box » et finalement en 2014 « Crossing », tourné avec des acteurs Lorrains et une équipe franco-allemande à Hayange. Crossing et Aime-Moi ont fait leur première au festival « Max Ophuels a Saarbrücken. Depuis 10 ans il entretient des liens amicaux très forts avec la vallée où il effectue des visites régulières.
Marc OLENINE, esthétique, éthique et politique
Il est permis de douter de la possibilité de raconter un paysage. L’autre, l’auditeur ou le lecteur, VOUS, vous vous trouvez contraint de tâtonner le souvenir de vos expériences de paysages dans le cours de vos propres pensées. L’expérience de ce qui se présente à vos sens s’appauvrit et le récit ne peut jamais être cette photographie invisible que chacun de vous essaie de reconstruire en écho à son histoire singulière. Les photos rapprochent et confrontent, elles questionnent. Question du sens par le contenu des images, question de l’implication, de l’engagement du photographe témoin et auteur… Mais aussi question pour les humains dont les actions sont mises en images, et toujours termes d’un débat essentiel qui donne sens à l’existence. Les images ont un immense pouvoir. Voyez donc ici ce que les photographies vous montrent, ce qu’elles libèrent et font monter jusqu’à vous. Laissez-vous marquer par ce souvenir où l’avenir pourra s’inscrire. Il porte un joli nom : la cicatrice de l’inoubliable.
Marc est l’auteur de « Mandala sur Fensch » et de « Godefroy Q et ses Barbares ».
Ah!!! que voilà une belle expo. sur des regards différents de six photographes. Mais discuterons nous un jour au GAPHE sur le regard photographique??
La question restera sans doute posée pendant longtemps!